Ia Ora Te fenua et le collectif 4 : un vote de protestation

Publié le par Ia Ora Te Fenua Web

Lors du vote du collectif budgétaire modifiant pour la 4e fois le budget 2010, notre groupe a fortement marqué son insatisfaction : Alors que notre pays souffre d’une grave crise économique, sociale et financière, les propositions du gouvernement comme les manipulations budgétaires de l’alliance Tahoera’a-UPLD ne répondent pas aux attentes inquiètes des Polynésiens.

 

Tout au long des débats et lors des votes nous avons activement fait entendre nos désaccords.

 

M. Tong Sang, à la tête d’une majorité éphémère, a voulu être à nouveau président de la Polynésie française. En novembre 2009, il disait : «  L’instabilité est devenue quotidienne. Depuis cinq ans aucun gouvernement n’a réussi à se maintenir plus de quelques mois et le pays en a souffert. Mais, aujourd’hui, nous sommes dans une situation encore pire. Le gouvernement n’a plus de majorité et doit en trouver une sur chaque dossier, sur chaque amendement. Il n’a plus aucune politique économique et sociale cohérente. Le seul objectif de Mr Temaru est de se maintenir à son poste en négociant avec les uns ou les autres, en reculant si nécessaire, en repoussant à plus tard les dossiers délicats.» (Extrait de la motion de défiance)

 

Huit mois plus tard, nous constatons une étrange ressemblance entre la situation dénoncée et celle d’aujourd’hui. Le gouvernement est en sursis : M. Tong Sang est devenu l’otage de l’alliance UPLD-Tahoeraa.

 

Au lieu de donner des signes forts qui permettraient de retrouver la confiance  le gouvernement a coupé à nouveau dans les recettes et les dépenses à des fins de cavalerie budgétaire.

 

Faire des économies peut paraître vertueux. Mais les faire aveuglément, en rognant ici et là sans priorités définies, ce n’est pas acceptable. Réduire la dépense publique sans commencer à revoir le périmètre des interventions publiques, sans évaluer les conséquences est dangereux car des services administratifs sont progressivement asphyxiés par manque de moyens humains et budgétaires nécessaires à leurs missions.

 

Nous sommes pour la rationalisation des dépenses publiques pour trouver plus d’efficience, mais à condition de préserver le fonctionnement des services administratifs qui sont le noyau dur de notre service public.

 

Nous avons vainement cherché les valeurs et orientations qui guident le président-ministre des Finances, hors les considérations épicières et comptables.

 

Ce que dit en substance le rapport Bolliet, ce qu’observe Standard and Poors pour sa notation de la gestion publique, ce que préconisent les Etats généraux est de dépenser mieux et de réformer. Les mesures d’économies répétitives doivent être accompagnées de la restructuration complète de l’organisation de nos services administratifs. A notre connaissance rien de tel n’est réalisé. Le président-ministre des Finances court à droite, à gauche, pour éteindre les feux mais ne commence pas véritablement agir sur les causes de nos problèmes. Questionné, il dit attendre le budget 2011 !

 

Nous avons protesté par un vote blanc contre la décision sans préparation de capter une prime de 17% sur les ressources affectées directement à des établissements publics en les rapatriant au budget général, au risque de mettre en péril leur fonctionnement et actions en cours : ISPF, EAD, EPAP…

 

L’alliance Tahoera’a-UPLD a aggravé la situation en brouillant encore plus la copie du gouvernement, par des amendements démagogiques : abonder l’enveloppe prévue pour le RSPF de 200 millions alors que les techniciens du budget indiquent avec réalisme que ce n’est pas nécessaire, voter favorablement pour les nouveaux dispositifs d’accès au logement, destinés à relayer le PAB et le PHB, mais supprimer en même temps les crédits nécessaires à leur mise en œuvre, c’est marcher sur la tête !

Pour toutes ces raisons notre protestation était nécessaire.

Armelle Merceron

Publié dans ACTU-NEWSLETTER

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