Question orale : quelles orientations budgétaires pour 2011 ?

Le groupe « IA ORA TE FENUA »

ASSEMBLEE                DE LA POLYNESIE FRANCAISE -------------------------------

Séance du 05 octobre 2010

Question orale à Monsieur le président

de la Polynésie française

Présentée par Monsieur Teiki PORLIER

Objet : débat d’orientation budgétaire 2011 : l’espérance d’actions plutôt que de beaux discours….

Monsieur le Président,

On entend tous les jours que des mauvaises nouvelles ! Il manque six milliards pour boucler le projet de budget 2011, on a planté des carottes que l’on ne saura pas mettre à l’abri, la chute de la fréquentation touristique qui ne s’arrête pas, les logements sociaux qui ne se construisent pas, les syndicalistes qui parlent de blocage, les entrepreneurs qui ne peuvent pas  garantir l’avenir de leurs salariés. Et pour finir, des partis politiques historiques qui ont perdu leurs valeurs.

Les bonnes nouvelles ne sont pas à la hauteur du besoin d’espoir de nos populations.

La réalité de deux mondes parallèles est la cause de nos difficultés. D’un côté, le secteur privé qui doute et préfère engager ses investissements sur d’autres économies plus affirmées et de l’autre côté, le secteur public qui ralentit et même freine les rares opérations locales. Ces deux mondes ont besoin de se comprendre et leur rencontre ne doit pas être virtuelle.

Monsieur le Président, vous nous aviez annoncé en novembre dernier que 2010 serait « une année d’actions efficaces ». Au final, le déficit de la PSG augmente à seize  milliards, l’administration va faire l’objet de vraie-fausses réformes, les restes à recouvrer que vous aviez promis ne sont pas encaissés : notre Pays est dans un état catastrophique !

Monsieur le Président, tous ceux qui ont travaillé en 2010 sont d’accord sur au moins une chose : la Polynésie a besoin d’un cap. Force est de constater que vous n’arrivez pas à lui en donner. Les conclusions des Etats généraux de 2009 suggèrent d’avoir une nouvelle politique économique, du tourisme, de la fiscalité, du désenclavement, des activités culturelles et traditionnelles. Un véritable appel de la population à ses dirigeants pour fixer des priorités et bâtir un vrai projet de société ; nouveau socle du partenariat renouvelé avec l’Etat. Le rapport BOLLIET conclut sur la nécessité de définir conjointement des domaines prioritaires. Le rapport BARTHELEMY prévaut « le nécessaire renouveau économique de ces archipels qu’il faut soutenir tant leurs potentialités sont grandes…en y joignant un ambitieux programme de développement économique partenarial avec la Polynésie ». La conclusion unique de ce rapport est l’élaboration d’un schéma pluriannuel de développement économique et social.

Tout ceci nous le savions déjà en 2008, à TO TATOU AIA, notre contribution consistait à préparer ce travail mais vous n’avez alors rien décidé d’engager. Beaucoup de temps de perdu à ne pas commencer les réformes, ce gouvernement finit par coûter trop cher à la Polynésie française.

En prévision du débat d’orientation budgétaire, onze mois après votre motion de défiance, la situation appelle du gouvernement des décisions fortes et courageuses. En fait, l’absence de majorité dans l’hémicycle ne traduirait-elle pas votre manque d’affirmation. Monsieur le président, pouvez-vous nous garantir que vos orientations budgétaires de 2011 seront portées sur l’action plutôt que sur votre réflexion ?

 Teiki PORLIER